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L’homme ne possède en lui que deux p’tits ballons,
Minuscules entre ses jambes et son s’ptit fion,
Quand ses ballons suscitent en lui tant de passion brutale,
C’est que se joue, un match, monumental.
Main dans l’caleçon il bande une bière à la main,
Des chips, une pizza, des cris de gros bourrin,
Et quand le match fini, vient l’heure d’éteindre la télé,
Il pourrait, oui mais…
Quatre-vingt-quinze fois sur cent,
Les supporters sont des couillons.
Hurlant au but, gros mâles en rut,
Leurs pulsions sauvages s’assouvissent dans une lutte,
De pauvres idiots convaincus,
Qu’une bataille saugrenue,
A l’heure de la fin du match,
Les attend comme un combat d’catch.
Ils disjonctent pour de bon,
Bon dieu qu’les supporters sont cons.
D’après Georges Brassens, à chanter sur l’air de Quatre-vingt-quinze fois sur cent.
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Samedi 11 juin, au deuxième jour de l’Euro 2016, les supporters anglais et russes ont montré de quel bois ils se chauffent sur le vieux port marseillais. Les chaises ont volé, le sang a coulé. Alors nous, on s’est dit « qu’ils sont cons ces supporters ! ». Qui ne l’a pas dite, cette phrase désabusée ? Mais les supporters sont-ils vraiment des couillons ?
Comme chez PÉNIBLES, on n’aime pas colporter de vilaines rumeurs et conforter les clichés, on a préféré confirmer ou infirmer cette hypothèse par la science. Voici donc, en exclusivité, une analyse heuristique revisitée du supporter de foot.
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L’analyse heuristique pour les incultes
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Pour ceux qui ne savent ce qu’est une analyse heuristique, voici une ébauche de définition.
D’abord, qu’est-ce que l’heuristique ? C’est l’art de trouver, de découvrir. Au sens étroit, en mathématiques, une heuristique est une méthode de calcul facilement réalisable. Elle permet d’obtenir rapidement une solution à un problème donné. Si vous voulez en savoir plus, allez sur Wikipédia. Je n’ai pas de temps à perdre.
L’analyse heuristique en revanche, c’est l’heuristique appliquée à l’informatique. Plus particulièrement aux virus informatiques. Grâce à une analyse heuristique, on peut détecter si virus il y a dans tel ou tel logiciel/site Internet/ordinateur/etc. Le logiciel anti-virus, qui vous enquiquine régulièrement pour être mis à jour, pratique quotidiennement l’analyse heuristique.
Vous allez me dire : quel rapport avec les supporters de foot ? Eh bien nous avons l’ambition de détourner l’analyse heuristique pour déterminer si, oui ou non, les supporters de foot sont contaminés par un virus.
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Analyse générale du supporter de foot
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Toute analyse sérieuse devra débuter par un portrait du supporter de foot (on parle bien du supporter ultra, celui qui jette des chaises sur ses adversaires).
Les supporters ultra aiment la bagarre. Ils la pratiquent en hurlant. Ils sont tous gros, bedonnants. Ils sont peints aux couleurs de leur équipe et puent la bière. Ils aiment bien chanter des chansons à la con et ornent les murs de leur chambre de posters de joueurs. Ils deviennent fous à chaque soir de finale de la Champion’s League ou autre compétition fameuse impliquant un ballon bicolore. Mais là, je généralise.
Samedi 11 juin, l’observation de nos spécimens dans leur nouveau biotope marseillais nous a permis de constater que les supporters de foot peuvent faire preuve d’une grande capacité d’adaptation à leur environnement. Ils ont su utiliser un objet classique – la chaise – à des fins tout à fait originales.
Mis à part cela, bière, visages peinturlurés, écharpes démodées autour du cou et pléthore de ventres bedonnants étaient là pour confirmer les clichés évoqués pudiquement plus haut.
D’où la question qui nous taraude : pour en venir à se peindre le visage, hurler et jeter des chaises tout en se battant avec des gens similaires mais simplement peints d’une autre couleur, faut-il avoir été frappé d’un virus ?
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Les supporters sont foot à lier !
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La réponse est simple : les supporters ultra sont des fans avec un grand F. Mais leur fanatisme requiert la violence car il concerne un domaine sportif et donc de compétition (quoi qu’on n’ait jamais vu un supporter de Lance Armstrong se battre avec un supporter de Richard Virenque…).
Défendre sa star corps et âme ne saurait consister qu’en des posters, des autographes et un mimétisme capillaire. Si tu aimes Manchester United, il faut te battre.
Pourtant, si Pascal Obispo a déclaré sa flamme à Zinedine en chanson, on ne l’a jamais vu parmi les virages de supporters ultra. Il faut donc chercher un élément supplémentaire dans la caractérisation du supporter ultra.
Certes, il est fan. Mais il est aussi fou.
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Le virus des supporters révélé
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Rappelons tout d’abord ce qu’est un virus. En biologie comme en informatique, le virus est un micro-organisme qui vient déranger le système en le détournant de son but premier.
Admettons que le système soit le match de foot, l’équipe et ses supporters au stade. Le but, a priori, de ce genre de manifestations sportives, c’est d’admirer le jeu, soutenir son équipe en chantant, faire la ola et crier au but. Le foot étant avant tout un sport, il est censé célébrer le fair play et la maîtrise de soi.
Que fait le supporter ultra dans ce système paisible ? Il hurle, il frappe, il fumigène, il bastonne, il crâne rasé muscles protubérants, il sang dans le cou, il lancer de chaises. Le supporter ultra vient perturber le système. Le supporter ultra est con. Le supporter ultra est un virus. CQFD.
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P.S. : Douces pensées pour les supporters gentils.
Irish and Swedes uniting to belt out some Abba- a thing of beauty. #coybig#irishfanspic.twitter.com/8Rqh1ds9Tc
— Paddy McKenna (@PaddyMcKenna) 13 juin 2016
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