Ciné : Demain n’est pas un autre jourPÉNIBLES Magazine |

DEMAIN, Cyril DION & Mélanie LAURENT

Sortie : 2 décembre 2015 (1h58)

Avec : des gens comme vous et moi

Genre : Documentaire pratico-optimiste des projets gagnant-gagnant ~~de demain~~ d’aujourd’hui

L’hippo aime se baigner dans son fleuve calme. De sa petite place il se rend compte que les choses changent… mais il ne se rend pas compte à quel point elles changent vite ! Le documentaire Demain débute sur une grande claque, à déboîter la mâchoire massive du pachyderme : les sociétés humaines telles qu’elles sont aujourd’hui ont un impact trop grand sur la planète et le monde ne peut s’adapter assez vite pour qu’on puisse continuer de patauger en paix, ne serait-ce que dans les prochaines décennies. C’est prouvé, scientifiquement, logiquement, et par des tonnes d’études et tout plein de personnes aux expertises différentes.

Aïe. On a juste envie de plonger la tête sous l’eau pour ne plus rien entendre. Sauf que. Sauf que ce n’est pas ce que tout le monde fait. Et des citoyens lambda ont décidé de changer quelque chose autour d’eux, un peu partout sur cette Terre. Des gens comme vous et moi qui se sont dit : on peut faire autrement et cet autrement ne signifie pas se priver de notre confort de vie. Au contraire, ces « autrement » amènent nécessairement des bénéfices aussi bien pour l’être humain que pour son environnement – une vérité intrinsèque que nos sociétés ont (trop) oubliée.

Ce sont ces projets locaux, au niveau du quartier, de la ville ou même des Etats que montre Demain, en interrogeant sur nos habitudes de vie. Et mine de rien, ça fait réfléchir. L’enchaînement des projets et des thèmes abordés est logique et entraîne tout un chacun à repenser la société qui l’entoure dans un élan de changement positif.

Alors on pourra toujours :

S’amuser à critiquer l’impact écologique de ce film. « Tu as vu combien de fois ils prennent l’avion ?! Et après ils nous parlent de réchauffement climatique ! ». Il n’empêche que ces projets méritent d’être montrés au plus grand nombre et que leur valeur ajoutée est maximale quand ils s’imbriquent les uns avec les autres. Donc merci pour ce film.
Se cacher derrière la palissade de l’idéologie. « Ils rêvent, c’est mignon, mais ils ont surtout fumé oui ! ». Ce serait fermer les yeux sur tous ces projets qui ont permis de prouver concrètement que des alternatives qui donnent envie à tous existent, qu’elles sont tout à fait abordables et réalisables, et surtout qu’elles sont à la portée de chacun.
Se dire que c’est aux gouvernements et aux multinationales de se bouger. « C’est comme voter. Mon vote ça change rien sur des millions, alors que je laisse cet ordi en veille ça change rien non plus. ». Là c’est que vous vous êtes endormis pendant le film (voire dès le début). Retournez-y et posez-vous des questions.
Et aussi trouver que Mélanie Laurent se met encore en avant, quelle égocentriste ! Et là l’hippo sera d’accord avec vous, elle ne sert à rien dans le film si ce n’est montrer sa collection de bonnets… Mais elle a quand même bien dû servir à le rendre possible. Alors on lui pardonne.

Bottes et bonnet assortis, la recherche ultime du style

On ressort de ce film avec la conscience que les choses doivent bouger, avec une nouvelle vision de ce qui nous entoure, avec l’espoir chaleureux que ça va évoluer pour le mieux, petit à petit, et avec cette question : et moi, à mon échelle de petit hippopotame dans ce grand monde, qu’est-ce que je peux et veux faire pour changer demain ?

A voir, à partager et à rendre obligatoire à l’école.

Franchement, ce n’est pas de l’optimisme idéologique, c’est du bon sens bien logique.