Ciné : Huit coquins dans le blizzard

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© Andrew Cooper SMPSP

LES HUIT SALOPARDS, Quentin Tarantino

Sortie : 6 janvier 2016 (2h48 en version numérique, 3h07 en format 70mm)

Avec : Samuel L. Jackson, Jennifer Jason Leigh, Kurt Russel, Tim Roth…

Genre : huis-clôt sanglant et pince sans rire 


Une diligence, un chasseur de primes, une condamnée, un blizzard : les ingrédients sont réunis pour susciter des rencontres explosives dans ce Wyoming inquiétant. Voilà que huit personnes toutes aussi farfelues les unes que les autres se trouvent bloquées Chez Minnie, une auberge-mercerie bienvenue dans cette tempête meurtrière. Mais la neige aurait peut-être été plus clémente…

Bon, on dirait que les avis sur le 8ème et dernier Tarantino sont mitigés. Au lendemain de ma sortie ciné, alors que je parcours les critiques avant de construire la mienne, c’est avec surprise que je tombe sur des commentaires plus que négatifs : « C’est long, très long… » pour Le Parisien, qui ajoute « Et pas une once d’humour » , « Avec Les Huit Salopards, Tarantino s’écoute écrire, se regarde filmer. Il se trouve génial. Nul n’est là pour le calmer » , assène Le Figaro. Ennio Morricone et sa B.O. en prennent aussi pour leur grade.


Eh bien pourtant, j’ai personnellement passé 2h48 hautes en couleur : tout d’abord, Tarantino peut bel et bien se regarder filmer tant l’image est magnifique. La photographie de Robert Richardson y est pour quelque chose. D’abord plongé dans un immense Wyoming blanc de chez blanc, le spectateur se trouve ensuite brillamment « étouffé » par une image contrainte aux limites de Chez Minnie, voire aux seuls visages des acteurs (dont le jeu est brillant, soit-dit en passant).

Quant aux choix musicaux d’Ennio Morricone, je les trouve particulièrement pertinents : de l’introduction à la fois inquiétante et toquée à la scène loufoque rythmée par un « douce nuit » mal joué au piano, chaque mélodie donne le ton de ce western un peu schizophrène, qui oscille entre film d’horreur et pièce de théâtre tragicomique.

L’histoire peut certes paraître un peu longue dans la première partie : les dialogues sont assez longs et en disent finalement peu sur les personnages, qui usent tous du mensonge de toute manière. Mais le retournement de situation n’en est que plus percutant en seconde partie : là, tout dégénère et on retrouve le Tarantino avide de scènes tout aussi sanglantes et violentes qu’artistiques. L’hémoglobine gicle, les bras tombent, l’intrigue se révèle, et encore, seulement au dernier moment… L’humour est là, bien noir certes, et le suspense aussi.

En revanche, si l’objectif de Tarantino était, comme il le dit, de parler « moins de la guerre de Sécession elle-même que des relations entre Blancs et Noirs à cette époque », je trouve le résultat peu convaincant. Mis à part des Blancs qui traitent sans cesse le Noir de « nigger », cette analyse des relations interraciales dans l’Amérique du 19ème siècle est quelque peu légère. Je ne pense pas de toute façon que cela soit la priorité de ce Western pas comme les autres.

A vous de vous faire votre propre avis !

P.S. : Bien qu’érigée en experte du sujet depuis cet article, j’ai été très choquée par une plume violente et superflue.

Un article très instructif ! (la plume)

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Manuela

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