THE REVENANT, Alejandro González Iñárritu
Avec : Leonardo Di Caprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson…
Genre : Râles de souffrance et virilité exacerbée
J’aime, que dis-je, j’adore les films de Iñárritu : Babel, Biutiful et 21 grammes m’ont convaincue. Je connais donc la propension du réalisateur à insister sur l’image, quitte à étaler ses films sur la longueur.
En revanche, je n’ai pas réussi à regarder Birdman jusqu’à la fin (son dernier film en date). Mais comme il ne faut pas s’arrêter sur une mauvaise impression, j’ai donné sa chance à The Revenant. Et puis, y a Leo.
Leonardo Di Caprio joue magnifiquement bien. Éternel perdant des Oscar, il a mérité sa consécration dimanche soir. La photographie est magnifique également : les plans longs, propres au réalisateur, plongent le spectateur au cœur de l’hiver, dans une Nature profonde, splendide, dangereuse aussi. Surtout, l’image illustre parfaitement le propos.
Mais il y a un hic : l’histoire. En fait, c’est comme si la bande annonce et le synopsis disaient déjà tout. Blessé par un ours, Glass – tel est son nom – est abandonné par ses camarades trappeurs qui fuient la menace des Amérindiens Akiras. A partir de là, le film n’est que succession de gros plans sur un Glass suffoquant et rampant qui lutte contre une Nature sans scrupule, mû par un irrésistible désir de vengeance. Une vraie démonstration de virilité.
Si le sujet est intéressant, le scénario manque de profondeur : on fait vite le tour de la question. Surtout, mis à part Glass, les personnages sont faibles. J’ai eu l’impression d’un schéma où un Glass ultra fort, résistant au delà du possible, faisait face à une bande de victimes gentilles mais faiblardes : le jeune blond qui se fait avoir ou le capitaine qui ne réagit que quand c’est trop tard. Sans parler de l’opposition manichéenne entre Glass le Bon et Fitzgerald le Truand (les deux sont des Brutes, chacun dans leur genre).
Alors pour conclure : à voir pour l’avoir vu.
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