Aimer Pretty Little Liars à 27 ans, c’est la honte ?


© Warner Horizon Television

J’ai 27 ans. Il y a 20 ans, la petite Manuela pensait qu’à cet âge-là, elle serait mariée, aurait au moins un enfant et occuperait un poste important dans une entreprise importante. Bref, elle pensait qu’à 27 ans, elle serait une femme.

Or, voilà. J’ai bien 27 ans, mais je ne suis pas cette femme-là. D’abord parce que je n’ai ni mari, ni enfants (je suis toujours la fifille à sa môman). J’ai un vrai job depuis seulement quelques jours et mon salaire n’a rien d’important. Et puis… j’ai regardé toutes les saisons de Pretty Little Liars en trois mois et j’ai aimé ça.

Ce n’est pas le genre de choses qu’on assume à mon âge. Je veux dire, je devrais m’extasier devant l’intrigue poignante de The Handmaid’s Tale, je devrais m’imprégner de l’histoire des conquérants du grand Nord dans Viking, je devrais tirer des leçons politiques dans House of Cards.

Mais non, au lieu de ça, j’ai plongé tête la première dans les 7 saisons, 160 épisodes, 107 heures de la série pour ado Pretty Little Liars. Pourquoi ?

Pretty Little Liars, une intrigue prenante… mais fatiguante

Avouons-le, série pour ados ou pas, l’intrigue de Pretty Little Liars est plutôt pas mal a priori : cinq amies font une soirée alcoolisée dans une cabane à la fin de l’été. L’une d’elle disparaît. Un an plus tard, son corps est retrouvé. Personne ne connaît le coupable du meurtre, mais les quatre anciennes amies de la défunte reçoivent de mystérieux messages de la part d’un dénommé « A ». A les menace, les torture, les manipule pendant (presque) 7 saisons.

Mais il faut avouer que cette même intrigue s’essouffle et finit par fatiguer dès la saison 4. Si on démasque quelques sbires de A au fil de l’histoire, on ne sait vraiment qui est cet huluberlu qu’à la toute fin de la saison 6. Et alors qu’on se sent soulagé d’enfin savoir qui est A, voilà que ça continue (« encore et encore, c’est que le début d’accord, d’accord… ») avec l’arrivée de A.D à la saison 7 !

Et là, c’est la cerise sur le gâteau, l’overdose, la goutte d’eau : la fin arrive comme un cheveu sur la soupe (froide), comme si les scénaristes étaient si emmêlés dans leur intrigue que leur seule solution était d’inventer une pirouette absurde pour en finir, ENFIN ! « Madre mia mais pourquoi je regarde encore cette série ? » me dis-je, sur le point d’abandonner.

Beaucoup d’admirateurs de PLL ont baissé les bras dès la saison 4. Moi j’ai continué coûte que coûte, digne de ces fans qui hurlent et s’écrasent sur des barrières en ferraille rien que pour avoir un gribouillis de Lucy Hale sur leur tee-shirt.

Alors oui, c’est sûrement la honte d’avoir regardé PLL. Surtout à 27 ans. Mais je m’accrochais à quoi, au juste ? À l’amour, peut-être ?

Pretty Little Liars et ses leçons d’amour… pour ados

On a toutes forgé notre connaissance de l’amour à la télévision et dans les chansons de notre jeunesse. Aujourd’hui, les jeunes adolescents trouvent l’équivalent de nos Hartley Coeurs à Vif et autres Hé ! Arnold dans les rayons jeunesse de la Fnac. Parmi leurs programmes de prédilection figure la série Pretty Little Liars.

Les ados ont ainsi pu s’initier au fait de :

  • Sortir avec un homme plus vieux avec Aria et Ezra ;
  • Faire son coming out avec Emily ;
  • Faire l’amour pour la première fois (ça, tous les personnages y sont passés) ;
  • Revoir son ex aux bras d’une autre (RIP Spencer & Toby) ;
  • Sortir avec l’ex de sa meilleure amie (Spencer + Caleb = cœur alors que Caleb = cœur avec Hannah) ;
  • Survivre au divorce de ses parents (Aria) ;
  • Affronter l’adultère (encore Aria) ;
  • Supporter qu’une copine chope ton petit frère (Aria again and again) ;
  • Affronter la mort d’un proche (beaucoup trop d’exemples macabres) ;
  • Se faire manipuler par un vilain garçon (par les méchants comme Noel ou Darren, et même par les gentils comme Ezra) ;
  • Et j’en passe et des meilleures !

Dieu qu’on en apprend, des leçons ! Peut-être même un peu trop, à l’image de Degrassi, Nouvelle Génération, qui nous en faisait voir de toutes les couleurs (drogue, maman à 16 ans, slut shaming, toussa).

Sauf que moi, a priori, je ne suis pas une ado. Je connais mon ABC Date par cœur, j’ai de l’expérience, je suis une femme, bon sang d’bonsoir ! J’ai passé le stade où j’attendais patiemment que Lizzie McGuire embrasse Ethan Craft pour enfin savoir comment faire un bisou avec la langue.

À déclarer en société : « Je regarde Pretty Little Liars pour ma culture générale »

Alors certes, j’ai légèrement frissonné devant Pretty Little Liars quand je regardais la série dans le noir. Certes, je me suis attachée à Aria, Hannah et Spencer (mes préférées) et certes, j’ai aimé retrouver Piper Halliwell de Charmed dans le rôle de la maman d’Aria.

Mais ça n’empêche pas qu’à mon âge, c’est inavouable. Et de là à encourager mon entourage à se taper les centaines d’heures de la série comme si c’était Game of Thrones, NON.

Alors disons que j’ai rattrapé cette série au nom de la culture Pop’. Avec un grand P. Il n’y a pas que les Essais de Montaigne, les films de Godard et les récits de voyage de Nicolas Bouvier dans la vie. Il y a aussi PLL, Gossip Girl, Riverdale (Ô, Riverdale !) et Cyril Hanouna (*rayez la mention inutile*).

 

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Manuela

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