GIRLS, leçon d’amour et de (vrai) sexe

Dans le genre série culte qui raconte l’intimité de 4 nanas un peu paumées qui cherchent à trouver leur place dans le fourmillement new-yorkais, il y avait déjà Sex & the City… Et maintenant, il y a GIRLS. Mais la comparaison s’arrête là !

Quand Sex & the City mettait en scène le mode de vie luxueux des femmes branchées de Manhattan, GIRLS dépeint plutôt les galères des copines fauchées de Brooklyn.

Là où le conte de fée Sex & the City promet un prince charmant après chaque histoire d’amour qui finit mal, GIRLS se passe aisément d’édulcorant. GIRLS, c’est la vraie vie, les ruptures qui ne sont pas nettes, les personnages très imparfaits, l’enchaînement de situations trop complexes ou trop floues. Bref, on adore GIRLS !

Dans GIRLS, l’amour n’est pas un long fleuve tranquille

Vous désespérez de pouvoir ENFIN vous déclarer « in a relationship » sur Facebook ? Bon, d’abord, sachez que ce genre de statut est totalement has been depuis 2010. Ensuite, par pitié, enfermez-vous et binge-watchez les six saisons de GIRLS. Il est LÀ le vrai amour, avec un petit « a » !

Il est foireux, il fait mal, il est vide de sens, immoral, il s’en va et il revient, il est fait de tout, tout, tout petits riens. Pas de Coup de Foudre à Notting Hill ni d’amour à la Pretty Woman dans GIRLS.

Ici, Hannah galère pendant des mois et des mois avant d’être « en couple » avec Adam. Elle subit (avec plaisir) ses envies les plus bizarres au lit, elle s’obstine à venir en bas de sa fenêtre alors qu’il a l’air de s’en ficher comme un cancre de son 0 en maths, elle ne sait jamais quoi dire quand on lui demande où elle en est avec son weirdo d’amant. Un peu comme quand notre date du moment a le cul entre deux swipe sur Tinder.

Ici, quand Ray, le mec le plus bizarre, le plus rabat-joie et le plus moche de la bande, finit par sortir avec la belle Marnie, on n’est pas dans un scénario à la Belle et la Bête où tout le monde finit beau, heureux et parent de plein d’enfants. Non. Ici Marnie n’assume jamais vraiment de sortir avec ce garçon. Elle se sert juste de lui pour prendre son pied en scred en attendant qu’un vrai « beau gosse » s’intéresse à elle.

Ici, on a un ex qui devient gay (et même un mari qui fait son coming out tardif), on se masturbe devant une webcam avec un inconnu parce qu’on n’arrive à rencontrer personne dans son patelin, et au final, on ne sait jamais vraiment qui finit avec qui, qui est officiellement en couple ou pas. Les plus classiques s’en offusqueront peut-être, mais les plus libérés se réjouiront de voir enfin le VRAI amour, instable et fragile, à l’écran.

GIRLS, ou l’éloge du bad sex

Oubliez les scènes d’amour alambiquées de Love Actually ! Oubliez le crac boum huh torride de Kate et Jack dans la voiture dans les cales du Titanic. Oubliez les kékettes qui rentrent toutes seules, les rythmes qui s’accordent naturellement, les draps propres après l’éjaculation, les visages beaux et sexy pendant l’orgasme, les jambes souples, les corps parfaits, les enchaînements de positions fluides et harmonieux… Bref, oubliez TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VU DANS LES SÉRIES ET LES FILMS.

Dans GIRLS, les pulsions sexuelles sont brisées par la sacro-sainte capote, comme dans la vraie vie ! Dans GIRLS, le sperme coule entre les jambes après l’amour et il faut l’essuyer au Sopalin, comme dans la vraie vie. Dans GIRLS, on tente des levrettes acrobatiques mais on baisse les bras pour un bon vieux missionnaire, comme dans la vraie vie ! Dans GIRLS, on chope un papillomavirus, comme dans la vraie vie ! Dans GIRLS, on pense à autre chose pendant l’acte, comme (parfois) dans la vraie vie ! Dans GIRLS, les lits grincent, les mecs alcoolisés débandent, les filles non protégées tombent enceintes, les bourrelets du bidou pendouillent et les doigts s’introduisent dans les fesses. Le vrai sexe, le « bad sex », quoi !

Merci, Lena Dunham, de mettre un peu de « bad sex » sur nos écrans. Finalement, on n’est ni Blair ni Serena, le mec parfait n’existe pas, tout comme l’orgasme à tous les coups ou la petite souris, et c’est bien de s’en souvenir.

Plus qu’une piqûre de rappel, GIRLS c’est la série qui confesse qu’en réalité nous sommes TOUS des mecs et des nanas un peu géniaux et surtout un peu nazes. Même l’esthétique de la série parvient à sublimer les jours de grosses culottes, les apparts pourris et l’acné. Désormais plus besoin de s’embarrasser des jours avec poils et des jours sans envies, des jours où on se retient de gémir pour ne pas alarmer tout le voisinage et des jours où on fait semblant de gémir pour ne pas alarmer Choubidou.

On n’est ni Carrie, ni Miranda, ni même Charlotte… Et si on était simplement des Shoshannas, modernes, engagées, et surtout paumées ?

 

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