L’apprentissage de l’amour dans les chansons des années 90

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© Christina Aguilera/Genie in a Bottle

En plus d’avoir fait son éducation à la télévision, la génération des années 90 a appris les grandes leçons de l’amour en musique.

Comment drague-t-on ? Comment se passe la vie de couple ? Est-ce aussi tragique qu’entre Anita et Drazic dans Hartley Coeurs à Vif ? Va-t-on connaître une rupture aussi difficile que celle de Billy et Anita dans Melrose Place ? Comment se remet-on de la tromperie ?

Toutes ces questions que l’on s’est posé en regardant la télévision ne trouvaient pas leur réponse dans les livres. C’était dans les paroles des chansons qu’on écoutait en boucle sur nos lecteurs K7 et nos walkmans qu’elles se trouvaient !

Leçons de drague

L’amour sans ses prémices, c’est comme une rose sans épines, c’est comme un cordon bleu sans pâtes… Ça ne peut pas être.

L’apprentissage de l’amour se doit donc de commencer par le commencement, à savoir, la drague. Les tubes qui ont fait danser la génération des années 90 jusqu’à 22h30 lors d’innombrables boums de classes de neige ont livré deux enseignements à ce sujet.

Pour bien draguer, vêtis-toi. Mais le moins possible. C’est le vénérable Nuttea qui nous en a appris le plus à ce propos. Lui qui naguère chantait Elle me rend dingue din-din-din-dingue, ne trouvait qu’une seule raison à ce coup de foudre. Il devenait dingue quand elle mettait son poom-poom short. Ni plus, ni moins.

Et voilà qu’une toute autre vision de l’élégance s’immisçait dans les esprits des jeunes enfants des années 90 : pour séduire, inutile d’enfiler une jolie robe à fleurs ou un costume. Seul le poom-poom short fonctionne.

Mais si un poom-poom short suffisait, alors la séduction serait trop facile. Lou Bega ne s’est pas fait prier pour mettre les choses au point dans Mambo Number Five. Poussé par le gin tonic ou pas, la drague est d’abord une question de rythme. Pour Monsieur Bega, c’est même un sport. Un peu de Monica par-ci, un peu d’Erica par-là, Rita par en haut, Tina par en bas… « Un petit morceau de vous fait de moi votre homme ». Mais il en faut, des morceaux, pour devenir un homme.

D’où notre transition vers les premières relations sexuelles.

Premières relations sexuelles

Dieu merci, Christina Aguilera a chanté LA leçon cruciale des premières amours dans Genie in a Bottle : ne pas coucher « le premier soir ».

Le partenaire lubrique doit savoir attendre. Même si on ne demande qu’à sortir de cette lampe magique et à voir le monde, même si on est un génie qui a les hormones en folie (oui, elle le dit) et qui attend sa libération après de si nombreuses nuits de solitude…  Ce ne sera pas ce soir.

Voilà ce qu’elle dit, Christina. Pour se donner, il faut d’abord que le partenaire donne « une bonne impression ».

Ce n’est qu’une fois cette bonne impression acquise que l’on peut comprendre en profondeur les paroles d’Alice ça glisse de Frankie Vincent. Or, dans les années 90, les jeunes apprentis étaient encore bien incapables de comprendre ce qu’étaient ces groseilles senties par Alice. Ni ce qu’une « bouche féline » venait faire avec un « zizi délicieux ». Voilà que Frankie leur révélait les premières lignes de l’histoire de la plume sans même qu’ils ne s’en rendent compte.

Problèmes de couple

Avec la première expérience du vice viennent les premières trahisons. Avant même d’avoir fait un premier bisou, les Destiny’s Child chantaient déjà dans Say My Name à quel point il faut se méfier d’un homme, une fois en couple. Il ne vous appelle plus « baby » ? Il ne répond que « uh-uh » et « okay » ? C’est peut-être parce qu’il vous trompe, pardi !

Si Beyoncé et sa clique n’en étaient qu’au stade de la suspicion, la musique des années 90 n’a pas épargné à sa génération la vérité au sujet de la tromperie. La tromperie est partout, et même quand elle est la plus évidente, le/la coupable d’adultère tentera de faire croire à son/sa dulcinée que « ce n’était pas lui/elle ».

Grâce à Shaggy, la génération 90 n’a jamais été dupe. Dites It Wasn’t Me à un enfant des nineties, il vous rira au nez.

Surtout qu’en parallèle, François Feldman a forgé les caractères avec Joue pas, pas avec moi. La génération 90 ne se laisse pas marcher sur les pieds en amour. Elle fixe ses règles. Elle a des valeurs. « Car l’amour, ça n’plaisante pas. »

Alors quand il/elle rentre à la maison en pleine nuit comme Ménélik après avoir traîné avec ses « lascars » et que face à la rage de son/sa Choubidou, il lui balance Tu es la seule qui m’aille, Choubidou rétorque : « Change d’attitude », « Tu prends tes clics et tes clacs et tu te tailles ! »

Ce qui nous amène à la rupture. Longtemps inévitable… jusqu’à trouver le/la bon(ne) Choubidou.

Rupture

La génération 90 a très vite compris à quel point la rupture était à la fois inévitable et extrêmement douloureuse. N’a-t-elle pas chanté en cœur Baby One More Time avec Britney Spears ? N’a-t-elle pas été, elle aussi, tuée par sa solitude ? N’a-t-elle pas perdu la raison avec Britney, quand elle n’était pas avec lui ? (My loneliness, is killing me (…) When-you’re-not-with-me-I-lose-my-miiiind)

En revanche la génération des années 90 n’a jamais compris pourquoi Britney concluait ses plaintes par « Frappe-moi Bébé, encore une fois ». Mais il a été révélé il y a peu que l’auteur de la chanson, suédois, avait cru que le verbe frapper voulait dire appeler en argot. Britney voulait simplement un coup de téléphone. Dieu merci cette partie erronée de la leçon n’a jamais été retenue par les apprentis amoureux des années 90.

Tout ce qu’on peut dire, c’est que la musique enseigne que cette souffrance post-rupture est universelle. La preuve Marc Lavoine aussi a Tout oublié quand elle l’a oublié. Mais ça, ce n’est plus les années 90.

Allait-on pour autant continuer à se morfondre et à craindre l’amour par peur de souffrir d’une rupture ? Oh que non. Car Anastacia est arrivée, avec sa voix cassée et son long manteau en vinyle. Et elle a chanté Im Outta Love.

Là, on a compris que l’amour s’arrêtait un jour. Que quand cet amour n’était plus à sa hauteur, on trouvait le courage de tout plaquer. « Libère moi ! Laisse-moi quitter cette misère ! », chante-t-elle.

Plus rassurant encore, on a fini par comprendre que l’oubli chanté par Marc Lavoine n’était pas une souffrance, mais une rédemption. Tu m’oublieras, chantait Larusso. Et je t’oublierai. Et on passera à autre chose. « Car l’amour, mon amour, tu sais, n’a pas de mémoire. »

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Manuela

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