Léa Petitjean, et sa ligne de prêt-à-porter éponyme

Léa-Petitjean-créatrice

A l’affût de beaux projets et de beaux vêtements, PÉNIBLES s’est rendu au showroom de Petitjean Paris, tout près du musée d’Orsay. Là, Léa Petitjean, fondatrice éponyme de la marque, nous a accueillies avec un bon thé au jasmin et répondu de sa voix douce à toutes nos questions.

Qu’est-ce que Petitjean Paris ?

Petitjean Paris est une ligne de prêt-à-porter pour femme, uniquement en soie et de confection française.

En créant la maison Petitjean Paris, Léa veut offrir des vêtements intemporels, élégants et féminins. Elle veut proposer aux femmes d’aujourd’hui, qui ont des vies de plus en plus actives, une alternative au tailleur noir et aux trop simples t-shirts en coton.

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Le Pas-de-Deux, 1er carré de soie de Petitjean Paris – collection les Jurassiennes

Chez PÉNIBLES, on ne peut qu’approuver… Mais pourquoi la soie ?

Parce que je voulais travailler avec des artisans français, avant même la naissance du projet.

Et quelle plus belle tradition textile avons-nous en France que celle de la soie ? Léa cite aussi l’industrie du lin dans les Vosges, mais plus spécialisée dans l’ameublement. Elle lui préfère donc la soie et ses possibilités de créations infinies. Depuis sa découverte des savoir-faire de notre pays, Léa savait qu’elle voulait opter pour une confection française et travailler une matière noble.

En tant que cliente, j’ai toujours adoré porter de la soie.

Car la soie traverse aussi les saisons. Elle tient chaud en hiver, et sa fluidité convient pour l’été. Quoi de mieux pour des basiques intemporels ?

Qui est la femme Petitjean Paris ?

En école de commerce, on nous apprend à cibler notre marché et à avoir une clientèle précise pour être pertinent dans la communication. Mais depuis qu’on me pose la question, la réponse qui me vient naturellement c’est : des femmes citadines de 25 à 55 ans, qui sont actives et qui vivent dans le monde entier, alors ce n’est pas très précis.

Léa crée des coupes basiques et à l’esthétique universelle, pour lesquelles nul besoin d’avoir la morphologie d’un mannequin de 15 ans. Au même titre qu’un perfecto en cuir sied à une jeune fille de 18 ans qu’à une femme de 50 ans, Léa imagine ses pièces inspirées de l’élégance à la française sur toutes les femmes.

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On twisterait bien l’un de ses chemisiers en soie avec un jean boyfriend

Il nous semble que tu as parlé d’école de commerce. D’où vient alors cette envie de lancer une marque de vêtement ?

Petitjean Paris m’a permis d’allier création et business.

Léa nous raconte comme il a été douloureux pour elle de devoir laisser tomber la création au moment de s’orienter vers les classes préparatoires qui la mèneraient aux grandes écoles. Au cours de ses années à l’ESSEC Business school, elle s’oriente naturellement vers des métiers en contact avec l’artisanat et découvre dans son temps libre la couture, qui devient une passion. Elle aime le tissu, et la matière avec laquelle elle travaille a toute son importance, comme elle le découvre lors d’un apprentissage dans l’une des plus belles maisons de la place Vendôme, l’épicentre mondial de la haute joaillerie.

Ça aurait dû être l’épiphanie pour moi. J’étais dans la production de pièces de joaillerie magnifiques, en contact direct avec des artisans admirables. Mais je prenais encore plus de plaisir au contact du textile dans mes temps libres, qu’avec les pierres semi-précieuses.

A cette passion pour le tissu et le vêtement s’ajoute une furieuse envie d’indépendance. Face aux témoignages de nombreuses femmes qui peinent à être pleinement reconnues dans les grandes entreprises, Léa veut pouvoir avoir le choix et ne pas devoir suivre les opportunités imposées par les circonstances.

[NDLR : Pour résumer à ceux qui ignorent encore la dure réalité à laquelle les femmes doivent souvent faire face : A 22 ans, on nous dit qu’on a trop peu d’expérience. A 27 ans, c’est un peu trop tard parce qu’on risque d’avoir des enfants. A 31, on est clairement en risque parce qu’on a des enfants en bas âge. A 50 ans, on est trop vieilles.]

Petitjean-Paris-chemisier-soie-détail

Un travail jusque dans les détails

J’ai eu envie d’être capable de choisir les personnes avec qui je travaillais. Et je voulais avoir une visibilité du début à la fin de la chaîne. J’avais envie de créer un univers, de la conception du produit jusqu’au service très respectueux du client.

Petitjean Paris est ainsi son projet de A à Z. Quoi de plus évident alors pour Léa que de lui donner son nom de famille ? Ce choix fait également résonner la touche française de la marque aux oreilles du monde entier. Chez PÉNIBLES, on se demande si les astres ne l’ont pas fait exprès.

Ça y est, on n’a plus qu’une envie, porter tes vêtements. Mais où sont-ils aujourd’hui ?

Une campagne Kickstarter qui va s’achever dans quelques jours va me permettre de développer une première collection capsule.

Petitjean Paris est encore une maison toute jeune, née officiellement il y a un peu plus d’un mois avec le dépôt des statuts le 1er février 2016. Mais la véritable naissance du projet remonte à l’année dernière à New York, quand Léa commence à penser à l’histoire qu’elle a envie de raconter, à la femme et l’univers de Petitjean Paris. A son retour en France à l’été 2015, elle s’attaque aux recherches d’ateliers de confection. Depuis elle a travaillé sans relâche pour faire naître une première collection limitée, inspirée de son Jura natal, dont les pièces s’achètent à prix réduit sur la plateforme de financement participatif (ou crowdfunding) Kickstarter.

Cette campagne m’a permis de voir la réaction des gens. J’ai pu toucher mes amis, mes proches, mais aussi des personnes que je ne connaissais pas du tout et qui ont acheté mes pièces depuis le Chili, depuis Londres, depuis Hong-Kong…

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Collection capsule n°1 – Les Jurassiennes

Quel a été le moment le plus difficile jusqu’à maintenant ? Y a-t-il eu des bas ?

Je n’ai pas encore eu de bas, de déprime. Mais ça va venir je pense !

Le plus gros moment de stress a été la campagne, bien sûr, surtout lorsqu’il a fallu faire face à la phase de stagnation qui a suivi un début très prometteur.

Les 1ères heures de la campagne ont été les moments de joie les plus intenses du projet alors ?

Non, car je suis quelqu’un d’assez pragmatique. Comme dirait mon papa, et avec tout le bon sens paysan qui m’a été transmis du Jura : On ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Les 1ères heures de la campagne se sont passées mieux que Léa ne l’espérait, mais elle tire sa plus grande satisfaction du côté des rencontres avec les artisans. Elle se rappelle avec un beau sourire l’atelier de l’ennoblisseur de Lyon, avec ses grandes cuves en bois où trempait la soie. Ce fut une rencontre décisive pour elle, qui lui permit de trouver celui qui imprimerait sa soie mais aussi un encouragement précieux pour une jeune créatrice.

Du moment où cet homme-là a été à ce point-là accueillant et bienveillant, je me suis dit : le plus dur est fait. Si lui me fait confiance, le reste je trouverai.

Car d’après l’expérience de Léa, le plus compliqué c’est de trouver les ateliers, pas tant les clients.

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Une confection 100% française

—P

Tu as donc trouvé tes ateliers et maintenant tes premiers clients. Quelle est la suite ?

J’ai plein de projets. Des projets à 3 mois, à 1 ans, à 2 ans…

A court terme, Léa prévoit une 2nde collection limitée avec laquelle elle pourra démarcher les distributeurs. A long terme, elle a des envies de collaborations avec des illustrateurs pour les imprimés de ses pièces. Mais surtout, elle veut continuer de créer des basiques intemporels tout en cassant les codes classiques et rigides de la soie.

Elle sait bien que ça peut ne pas aboutir, mais refuse de penser aujourd’hui à un plan B.

D’avoir été à New York m’a appris à faire avec les ressources disponibles à un moment donné. En France, on a tendance à commencer par dresser la liste des ressources qui nous manquent, ce qui est en soi le pire frein à l’envie de faire.

Et même si le projet s’effondre, Léa sait qu’il en sortira quelque chose de bien, ne serait-ce que par toutes les personnes rencontrées. C’est peut-être ce qui lui permet de se concentrer sur l’instant présent et de se donner entièrement chaque jour au développement de sa griffe.

Et il faut que ça marche de toute façon, parce que j’ai beaucoup d’ambitions pour Petitjean Paris !

Et nous aussi ! Mais Léa, en quoi es-tu PÉNIBLES ?

Je sais que je suis un peu chiante parce que je veux toujours avoir raison. Je pose beaucoup de questions rhétoriques, du genre « Est-ce que ça te dérange si… ? » alors que je sais que je n’en ferai qu’à ma tête.

Mais de toute façon, Léa le reconnaît : elle a (presque) toujours raison. So PÉNIBLES !


Rendez-vous sur la campagne Kickstarter de Petitjean Paris pour profiter jusqu’au 20 mars d’une réduction de -30% sur la 1ère collection en édition limitée !

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Marion

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