L’éducation de la génération 90 s’est faite à la TV

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© Larisa Oleynik

La télé, c’est plus c’que c’était. A notre époque, pour nous la génération 90, nul besoin de Papamaman ou de la maîtresse pour faire notre éducation. Non. Il suffisait de se poster régulièrement devant ce cube miraculeux qu’est la télévision.

Les programmes diffusés sur KD2A, Canal J et autres Filles Tv étaient alors plein de finesse et d’élégance. Divertissants, ils n’en étaient pas moins instructifs. Qui regardait Franklin, Lizzie McGuire ou Hé Arnold saura soutenir mon propos.

Voici donc les leçons de vie que la génération 90 a reçues à la télé. Et en filigrane, avouons-le, voici une critique de la télévision d’aujourd’hui. Parce que, qu’on s’le dise : c’était mieux avant.

Assumer son physique, son style et ses lubies : la télé, école de l’acceptation de soi

L’insouciance de l’enfance fait vite place aux complexes de la pré-adolescence. Pourquoi j’ai le nez en trompette alors qu’Eglantine a le nez pointu ? Pourquoi j’ai des petites fesses et des longs bras ? Ces questions peuvent rapidement ruiner la joie de vivre à l’âge bête.

Mais c’est sans compter sur Hé Arnold, le mec qui te prouve qu’on peut être grave cool même avec une tête en forme de lune. « Je suis comme je suis » devient le mantra d’une vie.

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En matière de mode, même combat ! Au primaire, on se contre-fiche de la couleur de notre pantalon. Au collège, un fashion faux-pas et c’est le drame…

Ou pas ! Car si on regarde Les Incroyables Pouvoirs d’Alex Mack, on se rend compte qu’on peut être grave stylé en salopette en jean trop large et casquette à l’envers.

Enfin, comment assumer le fait de toujours aimer ses peluches après l’entrée en 6ème ? Comment assumer quand à 22 ans, notre animal préféré est toujours le dauphin ?

Il suffit de regarder Franklin. Dans un épisode marquant, Franklin décide d’installer un bout de carton sur la roue arrière de son nouveau vélo pour que celui-ci fasse un bruit de mobilette à la course de l’école. Le jour-J, tout le monde se moque de lui et Franklin se débarrasse du bout de carton.

Heureusement, le Papa de Franklin est là pour lui rappeler qu’il faut être fier de ses idées et de ses lubies. Bientôt, l’ensemble de ses camarades auront adopté son concept ! Franklin en mode trendsetteur. Comme quoi !

Apprendre à galocher et profiter des prémices d’une éducation sexuelle

Après des semaines passées à languir dans l’attente du premier baiser entre Lizzie McGuire et Ethan Craft, on s’est tous rendu compte qu’il serait finalement impossible d’apprendre à bécoter à la télé. Mieux valait encore galocher son coussin.

Mais la télévision a tout de même eu beaucoup à nous offrir en matière d’éducation sexuelle.

La première leçon, tirée à la fois de Blue Water High et de Coeur Océan, c’est que l’amour, c’est mieux à la plage. Cela dit, en été, mieux vaut savoir que les histoires d’amour finissent mal (ennnn gé-né-raaaal) ! On se souvient des vacances olé olé de Daphnée à l’île de Ré, bercées de chopes à tout va et d’autant de chagrins d’amour.

Autre leçon capitale pour les gonzesses : les hommes rebelles sont les plus sexy ! On a tendance à l’oublier, maintenant qu’on est casée avec un ingénieur ou un énarque, mais l’homme de notre vie, c’est Drazic. A l’époque où Hartley Coeur à Vif rythmait nos tournées de shooters de Ice-Tea en brique au goûter, on en était persuadées (et on avait raison !). Drazic, on t’attend !

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Ensuite, Hé Arnold nous a appris que la personne qui nous cause le plus de troubles est en réalité folle amoureuse de nous. Notre maman nous le disait, quand on se plaignait d’être agacée constamment par le même lourdeau à l’école : « il est amoureux ». Si on lui riait d’abord au nez, on a fini par comprendre la leçon : la haine de Helga envers Arnold n’était-elle pas qu’amour ?

Jeanne et Serge ont quant à eux révélé le seul intérêt du Volley Ball (ce sport horrible…) : il permet de pé-cho. Parce que « Jeanne et Serge, coup de foudre au match de volley ball » !

Mais la VRAIE leçon d’éducation sexuelle, c’était Degrassi : Nouvelle génération. Avec cette série canadienne, on passait un grand cap, du bisou gentil aux relations sexuelles précoces en passant par l’homosexualité. On en a tiré l’apprentissage d’une vie sexuelle : mieux vaut éviter de faire des bébés trop tôt.

Les grandes valeurs transmises par la télé des années 90-2000

Il n’y a pas de grande leçon de vie sans un onglet « travail », car le travail, c’est la vie ! Tout ce qui vise à se faciliter la tâche à l’extrême, toutes les astuces de feignants, très peu pour nous. Et ça, c’est grâce à Sabrina l’Apprentie Sorcière. Elle possède des pouvoirs magiques ? Qu’à c’la n’tienne ! Ses bonnes notes au lycée, elle ne les doit qu’à elle-même ! La valeur travail, la vraie, que l’on défend aujourd’hui encore place de la République !


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Quant à l’attachement de la génération 90 au vivre-ensemble, on le doit… aux Zinzins de l’Espace bien sûr ! Ces extraterrestres font tout pour cohabiter avec les humains, malgré les difficultés que cela implique ! Et ils ont bien raison de s’intégrer car jamais ils ne pourront retrouver leur planète d’origine…

En revanche, on ne peut se réjouir du rôle joué par Johnny Bravo dans l’exacerbation du narcissisme chez celle que l’on appelle la génération Y ! Johnny Bravo, le père des participants aux télé-réalités et des instagrameurs forcenés. Le père du selfie, en somme !

Néanmoins, c’est aux Télétubbies que l’on doit la leçon de vie la plus importante : en quelques épisodes, ils nous ont permis de prendre conscience des méfaits de la drogue.


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Franklin, les Tortues Ninja et la Cour de Récré, ou les fondamentaux de la culture générale

Outre le fait que l’intérêt crucial des maths a été rendu évident par Franklin, qui savait avant tout compter deux par deux, notre culture générale a été forgée par les dessins animés de notre enfance.

N’oublions pas que ce sont les Tortues Ninja (et personne d’autre !) qui nous ont initiés aux peintres de la Renaissance (et au patrimoine culinaire napolitain) : Michelangelo, Donatello, Raphael, Leonardo (et la pizza).

Mais la plus grande leçon de culture générale reste sans conteste la démonstration du Contrat Social de Rousseau dans La Cour de Récré.

Dans cet espace de liberté qu’est la cour de récré, les enfants doivent organiser le vivre-ensemble s’il veulent s’assurer sécurité et bonne cohabitation. Ils doivent donc se plier à des règles organisant la vie, les relations entre sujets et les relations entre le roi de la cour de récré et ses sujets. Si Spinelli exprime son côté rebelle, ce n’est que dans le cadre de ce contrat social, au même titre que Mickey le poète ou T.J. le cancre.

Mais alors aujourd’hui, qu’apprend-on dans les Princes de l’Amour et autres émissions de téléréalités si ce n’est de piètres leçons d’amour moderne ?

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Manuela

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