Des actions contre le harcèlement de rue |

© Stop Harcèlement de rue

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Cela fait un petit moment que l’on vous a parlé du harcèlement au travail et on a décidé aujourd’hui de vous parler d’un autre type de harcèlement. Celui-ci court nos rues, c’est le… harcèlement de rue !

Le harcèlement de rue, c’est quoi ?

Difficile de définir le harcèlement de rue. Ça commence quand ? Un simple bonjour ? Un bonjour avec un sourire de pervers ? Un pseudo compliment ? Une insulte ? Être suivi(e) dans la rue ?

L’association Stop Harcèlement de rue définit le harcèlement de rue comme suit : « Les comportements adressés aux personnes dans les espaces publics et semi-publics, visant à les interpeller verbalement ou non, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants, menaçants, insultants en raison de leur sexe, de leur genre ou de leur orientation sexuelle. »

Personnellement, je pense qu’il y a harcèlement à partir du moment où il y a une gêne.

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Seule face à ça ?

On s’est toutes, au moins une fois, senties seules face au phénomène, surtout lorsqu’on en parle à la gente masculine. Entre le grand frère trop protecteur qui nous conseille de sortir en bottes et polaire quechua ou de se faire passer pour une malade mentale (« Bah oui comme ça, c’est eux qui auront peur de toi ») et les potes mecs qui nous disent qu’on devrait éviter les jupes lorsqu’on sort, voire qu’on devrait trouver ça flatteur, on se sent un peu démunies…

Heureusement, on en parle de plus en plus et c’est un bon début ! Entre filles, on se raconte nos histoires et on compare : qui a croisé le harceleur le plus lourd ? On dédramatise !

On voit également de plus en plus passer des articles traitant du harcèlement de rue. Généralement sous forme de témoignage, ils nous permettent de revivre avec la victime ces minutes qui ont dû leur paraître des heures. D’autres sites misent sur l’humour, à l’image de Paye ta Shnek qui recueille les meilleures (ou plutôt les pires) punchlines.

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Tout ça ne nous permet pas d’éradiquer le harcèlement de rue, mais d’en parler et de ne pas se sentir coupable et esseulée. C’est déjà un premier pas !

De plus en plus d’actions contre le harcèlement de rue

Heureusement pour nous, certains et surtout certaines ont décidé de passer à l’action pour essayer de mettre un point final à ce harcèlement. La semaine dernière, on est parties à la rencontre d’étudiantes en formation d’assistant de service social à l’IRTS de Melun. Elles ont choisi de travailler sur le harcèlement de rue et nous font remarquer que les espaces publics sont dominés par les hommes et que les aménagements ont été conçus pour eux. Eh oui, la majeure partie des terrains de sport et des skate parks sont monopolisés par la gente masculine.

Ces étudiantes ont donc décidé de sensibiliser la gente féminine de la ville de Melun lors d’une action qui aura lieu au mois de mai. Le but est de faire un état des lieux du ressenti des femmes concernant le harcèlement. Cela pourrait permettre à la Mairie de prendre des mesures et mettre en place des aménagements afin que les femmes se sentent plus en sécurité dans cet espace, qui leur appartient autant qu’aux hommes.

D’autres campagnes plus institutionnelles ont également été mises en place pour sensibiliser. La RATP a lancé une grande campagne il y a quelques mois avec des affiches dans le métro. Quand on sait que 100% des femmes qui utilisent les transports y ont déjà été harcelées, on se dit que ça ne peut pas faire de mal (Étude du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 2015)… La SNCF a, elle, mis en place un numéro d’alerte, le 3117.

On espère que dans quelques années ces actions auront porté leurs fruits et qu’on n’aura plus besoin d’en parler (on peut toujours rêver) !