Trouver sa place dans le métro

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Tout habitant d’une ville de taille moyenne ou grande connaît la joie immense d’emprunter le métro. Ce merveilleux labyrinthe souterrain donne accès à toute une ville et fait de son passager le Passepartout de la cité. Muni de son petit ticket rectangulaire en carton ou de sa carte d’abonnement magnétique, plus un seul recoin de sa ville ne lui résiste.

Oui, mais. Prendre le métro n’est pas toujours si simple. Il suffit simplement de tenter de passer les portiques automatiques à Châtelet avec une grosse valise à roulettes. Il y a une chance sur trois que soit l’humain, soit la valise finisse bloqué, la peau/le tissu pincé(e) entre les battants en caoutchouc de ces violentes portes.

Et pour peu que ce malheur soit arrivé une fois au voyageur, le voilà condamné à craindre ces portiques toute sa vie durant. Cette crainte implique une incontournable hésitation devant le portique. Une espèce de mouvement de recul involontaire au moment où les battants s’ouvrent, par peur qu’ils ne se referment trop tôt sur lui.

Le problème étant que plus il craint la chose, plus il hésite, plus il visualise l’éventuel supplice, plus il perd de temps et donc plus la probabilité de se faire avoir s’accroît.

Voilà qui annonce la couleur. Cet exemple témoigne à lui seul des grands défis du métro.

Se placer

Admettons que, par le plus grand des hasards, le voyageur ne trouve pas de place assise dans la rame de métro. La faute à pas d’chance, nous direz-vous.

Certes. Mais dans ce cas, le voyageur lésé n’a pas le temps pour ruminer son mécontentement. Il se trouve au contraire dans l’urgence de trouver un endroit confortable où rester debout. Cet endroit ne peut être confortable que s’il remplit plusieurs critères :

Laisser assez de place pour un homme debout, sans que cela implique d’avoir une touffe de cheveux à l’hygiène incertaine en plein dans le nez et un corps entier collé au derrière de l’homme debout en question. Les matins aux heures de pointe, ce critère est difficile à remplir.

Avoir une barre à disposition pour se tenir d’au moins un bras. Car debout sur ses deux jambes, même en flexion, même par le plus grand jeu d’équilibre, le voyageur ne peut pas tenir debout. Pour peu qu’il soit de petite taille, les barres du haut ne lui sont pas accessibles.

A ce critère de la barre s’ajoute celui de pouvoir y placer sa main de manière à ce que les doigts du voyageur réceptionnent le moins de bactéries possibles. Si ce critère est accessible, plusieurs techniques s’offrent au voyageur :

S’appuyer sur le dos de la main en espérant que les bactéries ne se propageront pas jusqu’à sa paume par capillarité.

Tenir la barre avec seulement le pouce et l’index en espérant que si seulement deux cinquièmes des doigts touchent la barre, cela ne suffira pas à contaminer l’ensemble.

Tenir la barre à pleine main (certains y parviennent sans broncher).

Tenir la barre des deux mains, pour ceux qui n’ont pas assez de place pour être « un homme debout » et qui par conséquent, se tenant sur une seule jambe, nécessitent un troisième appui pour préserver un équilibre précaire mais salvateur. A ce stade, le risque bactériologique est relégué au dernier rang des priorités.

Laisser sa place

Quand, par bonheur, vous êtes parvenus, petite avancée par petite avancée, à accéder à un sacro-saint siège de métro, l’éventualité la plus redoutable est de se trouver dans la situation où l’on DOIT céder sa place à autrui.

Car la jungle suburbaine a ses règles, parmi lesquelles celle de céder sa place à toute personne âgée, handicapée ou enceinte.

Beaucoup ne le font pas, et risquent par la même occasion de s’attirer les foudres de l’intéressé(e) ainsi que de la rame entière. Mais beaucoup le font, car ils ont intégré cette bonne manière.

Alors ils se lèvent et disent, d’une voix douce, « Vous voulez vous asseoir Monsieur/Madame ?« . Et le Monsieur/Madame en question répond que oui, bien évidemment, alors que vous n’espériez qu’une chose c’est qu’il décline votre invitation.

Vous voilà à nouveau debout. Mais sans appui aucun. La barre est encore loin et le train est déjà reparti dans sa course (pas toujours) effrénée.

Dur, dur de trouver sa place dans le métro.

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Manuela

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