LE FILS DE SAUL, László Nemes
Sortie : 4 novembre 2015 (1h47)
Avec : Géza Röhrig, Levente Molnár, Urs Rechn
Genre : Plongée ultra-réaliste au plus noir d’Auschwitz-Birkenau
Le Fils de Saul est le nouveau film sur l’horreur nazie. Mais ce n’est pas juste un film de plus sur les camps de la mort. C’est une nouvelle approche du sujet, un nouveau traitement, avec un nouvel angle d’attaque pour lequel a opté László Nemes, réalisateur hongrois qui fait ses premières preuves avec cette superbe réussite de réalisme applaudie au festival de Cannes 2015 (un Grand Prix ne se gagne pas comme ça) : le Sonderkommando.
Le Sonderkommando, ce sont ces prisonniers des camps responsables du bon déroulement du massacre dans les chambres à gaz. Un jour, Saul Ausländer reconnaît un corps parmi les dépouilles entassées qu’il déplace sans cesse pour laisser place aux suivantes. Dès lors il n’a plus qu’une seule idée en tête : enterrer dignement ce mort.
Commence une course déchaînée, un combat contre le destin, à la fois futile et grandiose. Le réalisme des scènes, des sons, des images, des jeux d’acteurs, le mouvement de la caméra, souvent en plan très rapproché sur ce visage qui a déjà perdu son humanité, l’écran étroit qui réduit la compréhension autant qu’il accroît l’angoisse… Tout procède à nous entraîner au plus près de ce qui a été – si bien que ce ne sont pas les pleurs qui nous étreignent mais le mal-être et la douleur sourde.
Aussi est on contents que le film se finisse. Mais ce n’est pas parce que c’est un échec. Au contraire : le but a été parfaitement atteint.
Pa
r contre, ne vous attendez pas à voir Hitler.
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