Quelques semaines avant mon départ, je lisais dans Ouest France que le Guatemala avait raflé la 2ème place dans le classement des pays…

*PAUSE* Les plus beaux du monde ? Les plus chauds du monde ? Où la bouffe est la plus bonne du monde ? *FIN DE LA PAUSE*

…les plus dangereux du monde. Juste derrière l’Afghanistan (pays qui me tente, soit dit en passant). Oké.

Un voyage qui s’annonçait dangereux

Après mon expérience de l’Iran, je me suis dit que ce n’était que des rumeurs véhiculées par la presse et qu’il n’y avait donc pas lieu d’écouter ces sottises. Mais quand même : abondance d’armes, taux faramineux de meurtres chaque semaine, maras violentes baignant dans les trafics de drogue… plus j’en lisais, plus je sentais un espèce de Mojito mortel me couler dans la gorge et me glacer le sang.

Sauf que, billets pris, Choubidou qui n’écoute pas mes remarques plaintives et mes crises de paranoïa, passeport scanné (en cas de vol), bijoux confinés à Paris (en cas de vol aussi), cours de boxe accélérés (là, franchement, je ne pariais pas un kopek sur mes capacités mais c’est ce qu’on appelle la bonne conscience) : « Quand faut y’aller, faut y’aller », comme dirait l’autre.

Aéroport. Avion Aero México. Escale. Avion Aero México 2. Atterrissage. Taxi. Cambrousse. Guesthouse écologique perdue dans les montagnes autour d’Antigua. Première bière Gallo (la marque locale) cul-sec. Nous voilà prêts à survivre à ces deux semaines au Guatemala.

Enfin, « survivre », on n’y pense déjà plus. La main gauche agrippe la bouteille de binouze (déjà vide), les yeux sont rivés sur les volcans Fuego et Pacaya qui nous font face, le pouce appuie frénétiquement sur la touche « photo » de mon smartphone, déjà certain de son succès intersidéral sur Instagram… C’est pas si mal, le Guatemala.

Voilà pourquoi, comme moi, vous allez prendre vos billets et grimper dans cet avion vers le 2ème pays le plus dangereux du monde.

Passer un ou deux jours Antigua

Antigua est certainement la plus jolie ville du pays. Une ville coloniale comme on les imagine : entièrement pavée, nichée dans les montagnes, les murs peints de toutes les couleurs, l’ambiance nonchalante à souhait, les marchands de souvenirs insistants, les petites églises aux façades bariolées et les restos et cafés qui pullulent.

Les bonnes adresses pour dormir

• Earth Lodge, à 30min en minibus d’Antigua

On passe notre première nuit dans l’une des cabanes dans les arbres d’Earth Lodge, hôtel écolo en plein dans les montagnes, idéal pour les amoureux du calme et de la nature. Moi qui rêve d’habiter une tiny house, ces minuscules maisons en bois qui peuplent les forêts du Canada et des Etats les plus sauvages des US, me voilà comblée. Je vous conseille vivement de dormir dans les canopy cabins, très mignonnes et qui coûtent entre 200 et 250 quetzales la nuit (soit 25-30€).

Le soir à 19h, le wifi est coupé et tout le monde dîne ensemble. Ça pousse aux échanges. Sachez que c’est très courant dans les guesthouses du Guatemala, pour le plus grand bonheur de la vie sociale, la vraie.

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• Posada el Jardín de Lolita, au centre-ville d’Antigua

Ce petit hôtel situé juste en face de la très populaire Yellow House est tenu par une vieille dame qui n’entend pas grand-chose de ce qu’on lui dit mais qui est fort sympathique. L’endroit est sans prétention mais s’organise autour d’un joli jardin. On y reste pour le calme et pour le prix (160 quetzales la chambre double, soit 20€). Les petites chambres donnent sur une terrasse vue sur les toits de la ville.

Les bonnes adresses pour manger

• Sabérico, Antigua. 

Coup de cœur pour ce petit restaurant d’Antigua. De l’extérieur, ça ne ressemble à rien d’autre qu’à une de ces boulangeries du monde entier (hors France… #InstantChauvin) qui vendent des gâteaux multicolores et des croissants tout secs (et fourrés au jambon, blasphème !).

Mais il suffit d’entrer pour découvrir une cour et une succession de petits jardins à la végétation luxuriante, avec plein de tables disséminées entre les arbres. Mention spéciale pour le poivron farci au poulet et aux légumes et pour la Michelada, LA boisson que les Guatémaltèques ADORENT, à savoir de la bière mélangée à du jus de tomate et saupoudrée d’épices. On n’en boira pas tous les jours, mais c’est plutôt bon !

Depuis Antigua, on rejoint Panajachel, la « grosse » ville du lac Atitlán, en 3h30 de minibus.

On ne laisse pas le lac Atitlán dans un coin

Ndlr. : Citation tirée de Dirty Dancing 3, A Guatemalan Experience

Je n’ai peut-être pas vu beaucoup de lacs dans ma vie, mais celui-ci, cerné par les volcans, est certainement le plus beau de tous, qu’on se le dise ! Au programme, du kayak au lever du soleil, des randonnées sur les sentiers qui rejoignent les villages entre eux ou sur les volcans (à faire systématiquement avec un guide, au risque de se faire agresser, eh oui !), ou bien un « chill » assumé (je déteste ce mot), de table au soleil en table au soleil.

Inutile de loger à Panajachel, ça grouille de touristes, de stands qui vendent des souvenirs et de racoleurs devant les restos. Mais si vous devez rester pour un déjeuner ou un dîner entre deux bus, asseyez-vous à la table de l’un des authentiques bouis-bouis qui longent le lac (juste devant les restos plus cossus montés sur pilotis et où le blanc de poulet coûte 12€).

Là, asseyez-vous sur une petite chaise en plastique, laissez vos vêtements s’imprégner de l’odeur du poulet qui grille juste derrière vous sur un barbecue branlant, commandez une Gallo puis attendez que l’on vous serve une délicieuse assiette « chapín » (comprendre « typiquement guatémaltèque ») : un combo poulet/riz/guacamole/légumes en tout genre dont vous aurez le temps de vous lasser, on vous l’assure, mais qui est quand même fichtrement bon. Le tout pour 35 quetzales (5€).

En revanche, ne vous laissez pas piéger par l’envie d’un café. Le Guatemala exporte un très bon café, certes, mais le prépare à l’américaine… en pire !

Après cette pause culinaire, prenez une lancha (petit bateau à moteur) pour Santiago ou Santa Cruz la Laguna (25 minutes de trajet à chaque fois). Santiago est cachée dans une baie à l’ouest du lac, vous n’y aurez donc pas la plus belle vue sur les volcans, mais le cadre est idyllique le matin au réveil. Santa Cruz la Laguna, quant à elle, jouit à la fois du calme et de la vue.

De toute façon, il faut rester au lac au moins deux nuits, alors faites comme pendant un après-midi shopping décomplexé, prenez les deux !

Ne râtez pas non plus une escapade à San Pedro pour la journée. Là, l’animation grandit (un peu), les messages certifiant que « Dios te ama » couvrent les murs, les petites rues montent et descendent, bien raides, et on se sustente, au choix, dans des bouis-bouis qui ne paient pas de mine ou dans des bars ché-bran.

Les bonnes adresses pour dormir

• Hotel Bambú, Santiago, lac Atitlán

Bon, on ne va rien se cacher, c’est 85US$ la nuit. Autant dire qu’on a craqué. Mais le cadre, les palmiers à foison, la piscine vue sur un volcan, le jaccuzzi et les kayaks en accès libre nous on fait crier un gros YOLO et balancer notre flouz au comptoir de la réception. Cela dit, très bon petit-déjeuner, très bon service, rien à dire !

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• La Iguana perdida, Santa Cruz la Laguna, lac Atitlán

Ici, zéro wifi et un dîner tous ensemble le soir. Voilà comment on se retrouve à jouer aux dés avec un couple de Norvégiens (qu’on a battus à plate couture) et à retracer notre itinéraire au gré des témoignages des convives. Je ne vais pas vous mentir, sans le wifi je crève. Mais il faut avouer que la technique est bonne. Mort aux humanoïdes qui ont l’iPhone greffé à la main droite (mort à moi-même), longue vie à la tchatche internationale et au sommeil en paix ! L’offre de lits en dortoirs et de chambres est large, de 6 à 50US$.

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Vous verrez, les trajets de bus au Guatemala sont aussi intéressants que les lieux touristiques à proprement parler (bon, c’est long et il fait chaud, mais c’est intéressant). Déjà, le pays est tellement montagneux que les routes sont toujours splendides, tantôt cernées de sapins, de cactus, de palmiers et d’arbres feuillus en tout genre, tantôt arides, tellement arides qu’on se croirait au Texas.

D’autant que les nombreuses stations-service Shell ou Texaco et les gros trucks renforcent cette impression d’être aux États-Unis (où je ne suis jamais allée, hein, je tiens à être transparente). Même la tenue des hommes rappellent les sacro-saints cowboys : jean bien haut, ceinture, chemise à carreaux rentrée et surtout, couvre-chef retroussé sur les bords, dans le plus pur style vaquero ! Seule la moustache noire et bien fournie nous signale qu’on est bien en Amérique Centrale.

Les femmes, elles, s’habillent toutes en tenue traditionnelle maya. Explosion de couleurs en perspective. De jolis vêtements imprimés, y a pas à dire, mais la coupe, en revanche… Essayez-en une, sait-on jamais, dans le grand marché d’Antigua par exemple. Mais à mon avis, personne ne peut porter cette tenue avec autant de pertinence que les Guatémaltèques. Chacun son style, t’sais.

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>> Prochain épisode : le centre du Guatemala et la côte Caraïbes !