L’USAGE DU MONDE (1963), Nicolas Bouvier
(Avec les dessins de Thierry Vernet)
Editions Petite Bibliothèque Payot, 2001
Genre : Des idées fata-a-les, Regardeuh l’o-céan…Voyage voyage… mais mieux que Desireless
1953. Deux amis, une Fiat Topolino, un rêve : rejoindre l’Afghanistan depuis la Yougoslavie. Turquie, Azerbaïdjan, Iran… le voyage est magnifique, les rencontres aussi.
Mais pas seulement. Le plus saisissant dans ce livre, c’est sa sincérité. Du haut de ses vingt-cinq ans à peine, Nicolas Bouvier inscrit dans ses carnets ses sentiments sur l’aventure qu’il est en train d’entreprendre, de l’euphorie au spleen le plus profond.
Car tout voyageur le sait : l’exil, c’est aussi les galères, les entourloupes, le mal du pays et la perte de repères. C’est ce qui rend ce livre absolument intelligent.
La citation que l’on garde précieusement pour sa vie entière : « Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr ».
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