Nicolas Gaudemet signe la Fin des Idoles en roman

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C’est à une table à l’étage du Père Tranquille, en plein centre de Paris, qu’on s’installe avec Nicolas Gaudemet. On essaie de commander deux verres de Chardonnay aux serveurs qui virevoltent entre les groupes de badauds de tout âge.

Nous sommes là parce qu’on a lu La Fin des Idoles, premier roman de Nicolas, et que, très PÉNIBLES, on veut en savoir un peu plus sur l’homme qui a eu envie d’écrire cette fiction sur le renversement du système médiatique.

Nicolas Gaudemet, qui es-tu ?

A cette question, le voilà qui commence par répondre :

« Je m’appelle Nicolas et je suis passionné par pas mal de choses, en particulier par tout ce qui est histoire, livre, quand il y a un scénario. J’adore les médias, et en même temps, je suis un peu révolté par eux. Et je suis passionné par tout ce qui touche à l’esprit, à comment l’homme fonctionne. »

Oh là ! On t’arrête tout de suite. On voulait dire : Qui es-tu ?

Nicolas a grandi dans la banlieue sud de Paris. Ses parents le poussent vers des études scientifiques jusqu’à Polytechnique. Nicolas préfère les Lettres, mais cela « ouvre moins de portes ».

Entêté, Nicolas fait tout pour enrichir son cursus de disciplines éloignées des mathématiques et bataille pour entrer dans le milieu de la culture et des médias. Il y arrive ! La preuve : il était directeur des livres à la Fnac avant la publication de son livre !

Tu as quitté tes fonctions pour ton livre. C’était un sacrifice ?

Oui et non : il voulait avoir plus de temps pour accompagner son roman le plus possible lors de la sortie, conseil donné par nombre d’écrivains, et éviter tout conflit d’intérêt.

« C’est quelque chose qui me tenait vraiment à cœur d’écrire ».

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Tu écrivais déjà petit ?

Ses premiers écrits remontent à ses neuf ans. Des parties de chasses dans la campagne russe, inspirées des Mémoires d’un Chasseur de Tourgueniev. Ado suivent plutôt des poèmes à la Jim Morrison et Pathy Smith, ou des récits d’auto-stop à la Kerouac.

Mais la prépa et l’absence d’encouragement de Mme Anne-Marie Lereboullet, sa prof de français, mettent fin à toute production littéraire. Il y a bien une tentative lors de son service militaire (l’X oblige) sur une frégate en Polynésie. Mais sans technique c’est l’échec. 3 pages en 8 mois.

Qu’est-ce qui a changé alors ?

Son poste dans le milieu littéraire est le déclic :

« Je me suis dit « si tu aimes la création, autant créer toi-même ». »

Mais cette fois, Nicolas se lance vraiment : 3 heures d’écriture par jour ! Une heure dans le train le matin, une pendant le trajet de retour et une après dîner. Sans parler des vacances et des voyages pendant lesquels Nicolas écrit sans limite.

« J’ai trouvé une discipline, une méthode. Je pense que chaque écrivain a une méthode différente. Il faut s’y astreindre pour que ça marche. »

Et tu n’as jamais eu envie de baisser les bras ? De ralentir ?

« Ah non non ! »

Nous sommes face à une détermination du premier jour, sans faille.

Il fallait écrire ou il fallait écrire ce livre ?

« Ce livre. »

C’est un mélange de plein d’idées que Nicolas a en tête depuis longtemps. Le thème des médias, de la psychologie, des neurosciences… Et l’envie d’écrire sur la société médiatique régie par le désir, de la frustration qu’elle crée. Sur cette réflexion qu’il n’a vue nulle part. D’où ce livre, et pas un autre.

Pourrais-tu nous en faire le synopsis ?

« C’est un livre qui aide à comprendre notre société envahie d’écrans, de marques, de réseaux sociaux. L’héroïne est une femme qui a souffert de ce monde-là dès l’enfance et qui, du coup, a fait des études poussées de psychologie pour essayer de comprendre tout ça. Pourquoi tant de jeunes perdent leur temps sur Youtube pour regarder des vidéos de chat, à compter leurs likes sur Facebook. Pourquoi il y a tant de candidats de téléréalité. Pourquoi tant de femmes font des régimes tout le temps, à s’affamer pour essayer de ressembler à des starlettes photoshopées et anorexiques. Et tout ça la révolte tellement qu’un jour elle décide de tout essayer pour renverser le système médiatique de l’intérieur. Pour ça elle va infiltrer une petite chaîne de télé et y créer de fausses émissions de téléréalité – fausses parce que son objectif est de faire prendre conscience aux participants et au public de quelle manière ils sont manipulés par les médias et comment ils pourraient s’en libérer pour être beaucoup plus heureux. »

Voici le pitch que Nicolas a donné et redonné en dédicace, auprès de milliers de lecteurs.

Devinant que ce pitch-pavé risque de faire peur aux lecteurs de PÉNIBLES, il ajoute :

« En une ligne, c’est l’histoire d’une jeune femme qui tente de renverser la société médiatique grâce aux neurosciences. »

(mais on est PÉNIBLES, alors on vous a aussi mis le pavé !)

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As-tu regardé des téléréalités pour te documenter ?

Nicolas s’est renseigné oui, mais n’en a jamais vraiment regardé, même s’il reconnaît qu’il a accroché sur d’autres émissions complètement débiles ado.

« De même que Loana écrit être « effarée » par la téléréalité d’aujourd’hui, j’étais sans doute un peu effaré par Le Loft. »

D’ailleurs, coup du sort, le livre de Loana est sorti le 2 mars, en même temps que La Fin des Idoles !

Nicolas s’est aussi abreuvé de vidéos de Jeremstar, car il a inspiré l’un de ses personnages.

La psychanalyse a aussi une grande place dans ton livre. As-tu déjà été psychanalysé ?

Non, Nicolas a un esprit trop cartésien pour ça. Mais il s’est documenté.

« Entre deux vidéos de Jeremstar, je lisais Lacan. »

Il a même dû créer une nouvelle psychanalyse, car la psychanalyse actuelle ne s’applique pas du tout aux médias.

« Parler d’une sorte d’inconscient collectif, pour les lacaniens, c’est une hérésie. »

As-tu rêvé de phallus à force d’écrire ce mot dans certaines phrases ?

Non (ouf !). Voilà un mot trop intello pour que Nicolas fasse automatiquement le lien avec ce qu’il représente.

Le 3ème pilier de ton livre sont les neurosciences avec ces capteurs qui permettraient de contrôler son désir. En porterais-tu ?

« S’ils sont design oui, parce qu’on est dans une société du paraître. »

Nicolas souligne pertinemment que les écouteurs sans fils ne choquent plus. Alors pourquoi pas ?

Prévois-tu d’écrire un autre livre ?

La promotion de son livre ne lui permet pas de penser à autre chose, mais Nicolas a déjà une idée en tête, toujours sur un héros révolté qui tente de changer le monde – d’une manière qui n’a pas été imaginée auparavant.

Il faut aussi reprendre le travail, car l’écriture ne nourrit pas. D’autant que Nicolas aime l’équilibre qu’il peut y trouver.

« Ça me fait penser aux bains japonais, avec les bains chauds et les bains froids. On ne peut pas rester longtemps dans l’un ou l’autre, mais passer de l’un à l’autre c’est génial ! »

Donc ton prochain livre sera aussi un « roman-essai » ?

Sans doute. Les gens ont d’ailleurs parlé d’un OLNI pour La Fin des Idoles. Objet Littéraire Non Identifié. Car Nicolas aime quand il se passe des choses dans un bouquin, mais aime aussi creuser des idées complexes.

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L’intrigue de la Fin des Idoles est alimentée par la diversité de ses personnages. Es-tu devenu amis avec eux ?

« Je me suis diffracté dans chacun de mes personnages. Lyne a mon côté un peu révolté. Paloma a mon côté addict sans volonté, qui pourrait manger des chips sans pouvoir s’arrêter. »

Là on se sent visée, à manger toutes les chips arrivées avec notre verre de vin. « Mais moi j’assume mon désir de chips ! » Alors on finit les chips et on finit l’interview, sans passer par la question « En quoi es-tu PÉNIBLES ? », car monsieur y a répondu dès la 10ème minute. Déjà c’est pénible !

« J’ai envie de dénoncer les choses, de dire ce qui n’a pas encore été dit. C’est mon côté PÉNIBLES, je voulais faire mon chieur ! »

 


Petites annonces !

Bien conscient de la diversité des lecteurs de PÉNIBLES, Nicolas en profite pour demander aux personnes suivantes de contacter la rédaction de PÉNIBLES si elles lisent cet article :

  • Mme Anne-Marie Lereboullet, sa prof de français de prépa, qui n’a jamais fait de retour sur ses écrits d’adolescence,
  • Mr Pierre Boulestreau, son prof de français de lycée, qui semble avoir disparu de la planète,
  • Loana, qui ne lui a pas répondu quand il lui a envoyé son livre, mais qui a quand même liké un de ses posts sur Instagram,
  • Jeremstar, qui a commenté ce même post en écrivant qu’il était « curieux de lire » La Fin des idoles, mais s’est ensuite enfui au Pérou !
  • Amélie Nothomb, qui n’a pas non plus répondu quand il lui a envoyé son livre alors qu’elle l’a en partie inspiré.

 

Retrouvez toutes les infos de ce roman que nous recommandons sur le site de La Fin des Idoles !

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Marion

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