© Pierre Gaudoin / Céline Lentz / WWF France
Ou le Panda guidant le peuple, nouveau Delacroix
La COP21, on en entend parler depuis des semaines, voire des mois. Elle s’affiche dans tout Paris. Elle s’invite à la télé, à la radio… Mais finalement, alors qu’elle débute ce lundi, elle reste pour beaucoup bien mystérieuse. Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom de code ? De quoi ça s’agit ? Kézako ? Hein ?
Chez PÉNIBLES, on aime notre Planète et on s’est renseignées…
En bref
COP21 : 21ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
Quand ? Du lundi 30 novembre au vendredi 11 décembre 2015
Où ? Au Bourget, petite commune au nord-est de Paris
Pourquoi ? Aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous, pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C
L’Histoire continue de s’écrire
Il était une fois une planète bleue qui était pleine de vie, ce qui la rendait unique. Mais cette beauté était plus fragile qu’on ne le pensait. Comme tout amour, il fallait l’entretenir…
© James Tyrwhitt-Drake
Le monde commença à se rassembler à ce sujet en 1979, à Genève. Cette 1ère conférence décida d’un programme de recherche sur le climat, avec une ribambelle d’organisations aux acronymes inconnus : OMM (Organisation Météorologique Mondiale), PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) et CIUS (Conseil International des Unions Scientifiques). Mais il fallut attendre 1988 pour la création d’un acronyme bien plus célèbre : le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), qui allait publier des rapports de plus en plus alarmants.
Dès 1990, ce cher GIEC annonce que l’être humain est grandement responsable du dérèglement climatique. Mince alors ! Toute cette fumée que nous produisons, ces forêts que nous détruisons, ces fonds marins que nous négligeons, ces déchets que nous traitons… ça a un impact sur notre vie ?! Carrément incroyable. Tellement que certains auraient encore du mal à y voir une logique… Heureusement ce n’est pas le cas de tous, et en 1992 naît la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Signée par 195 pays + l’UE (sur 197 officiellement reconnus) et entrée en vigueur en 1994, la CCNUCC et sa mise en oeuvre ont vocation à être révisées chaque année lors de grandes conférences internationales : les fameuses COP.
Parmi les plus importantes se trouvent :
- La COP3 à Kyoto (1997), où le fameux protocole a été adopté, fixant pour la 1ère fois des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur la période 2008-12, pour les pays volontaires (on nota l’absence cruelle de la signature des USA).
- La COP13 à Bali (2007), qui établit un calendrier de négociations pour s’accorder sur la suite du protocole de Kyoto.
- La COP15 à Copenhague (2009), tristement célèbre pour l’échec de négociations commencées à Bali. On a réussi à se mettre d’accord sur la limite de +2°C d’ici 2100, mais pas sur les moyens de la respecter. Et pour continuer sur les belles paroles, 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 ont été promis par les pays développés aux pays en développement.
- La COP16 à Cancun (2010), avec la création d’un tas d’institutions dédiées sur des sujets précis parmi lesquelles le Fonds vert pour le climat.
- La COP17 à Durban (2011), qui annonça la COP21 avec la création d’une plate-forme pour travailler à un «protocole, à un instrument juridique ou à un résultat ayant force de loi » applicable à toutes les parties de la CCNUCC et permettre un accord en 2015.
- La COP18 à Doha (2012), où plusieurs pays se sont engagés sur une seconde phase du protocole de Kyoto (2013-20).
- Les COP19 et 20 à Varsovie et Lima (2013 & 2014), étapes préparatoires de celle de Paris avec notamment l’appel à tous les Etats de communiquer leur contribution en amont du grand jour.
Ce long chemin aboutit à aujourd’hui. Dans deux jours s’ouvre la COP21, avec tous les espoirs qu’elle cristallise après des années de discussions internationales, mais aussi avec toutes les craintes que tout ce qu’il y a à faire ne soit pas fait…
Au boulot !
To do list de la COP21
L’objectif principal est clair : obtenir pour la 1ère fois, après plus de 20 ans de négociations à l’ONU, un accord universel juridiquement contraignant sur le climat. Il s’agit encore et toujours de ne pas dépasser les +2°C d’ici 2100.
Pour cela, le GIEC estime qu’il faut une réduction des émissions mondiales de GES de 40 % à 70 % d’ici à 2050 et une neutralité carbone (zéro émission) d’ici 2100. L’affaire est de taille mais loin d’être impossible. A ce jour, 175 pays ont annoncé leurs ambitions pour participer à la tâche. Pour soutenir cet élan, un des enjeux de la COP21 est la mise en place d’un mécanisme de révision périodique. Ne pas laisser s’évaporer ces promesses dans les airs…
L’autre grand enjeu de la COP21 sera bien sûr l’argent. Il s’agit de respecter l’engagement des pays développés à soutenir les pays en développement dans leurs efforts avec 100 milliards de dollars par an d’ici 2020. Sans cela, la coopération internationale sera bien difficile… mais heureusement le rapport de l’OCDE avec le think tank Climate Policy Initiative sur les financements climat du 7 octobre indiquait qu’en 2014, 62 milliards de dollars avaient été mobilisés ! Le but est donc à portée de main ! Tous ces sous peuvent provenir aussi bien de sources bilatérales que multilatérales, publiques que privées, classiques qu’innovantes.
Le programme
Comment ça va se passer
D’une certaine façon, la COP21 a commencé depuis un an, avec des négociations continues entre les 1 300 délégués des 195 pays-parties CCNUCC et les publications des feuilles de route de chaque État sur sa politique de réduction des GES.
Le 30 octobre, un rapport de synthèse de la CCNUCC a évalué l’impact des 146 contributions nationales annoncées avant le 1er octobre : la température augmenterait d’ici la fin du siècle de 2,7 à 3,5°C, éloignant le scénario du pire (+4,5 voire 6°C) considéré jusqu’ici comme le plus probable par les experts.
Il faut donc accélérer la dynamique avec un effort de tous, et la COP21 est l’occasion rêvée pour acter un tel engagement.
Le message semble être passé puisque 147 chefs d’Etat et de gouvermenent ont répondu positivement à l’invitation, faisant de l’événement l’une des plus importantes conférences diplomatiques jamais organisées en dehors des assemblées générales des Nations Unies à New York. Tous se réuniront ce lundi 30 novembre pour l’ouverture de la COP21 avant de laisser place aux négociations.
Ces négociations regrouperont près 50 000 participants, parmi lesquels 25 000 délégués officiels des 196 parties de la CCNUCC, venant des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des agences de l’UN, des ONG, et de la société civile… Les débats se feront dans un premier temps au niveau technique, avant de passer au niveau ministériel.
On croise les doigts !
NDLR : A tous ceux qui prévoient de rouler en région parisienne, certaines routes seront bloquées ! Les informations ici. Par contre, c’est la joie du côté des transports en commun : ceux-ci seront gratuits dimanche 29 et lundi 30 novembre !
© AFP Photo / Joël Saget
Et comme diraient les Enfoirés :
On compte sur vous !
Même sans participer directement à la COP21, chacun peut agir. PÉNIBLES vous donne quelques idées :
En quelques secondes :
- Signer la pétition de la Fondation Nicolas Hulot
En quelques minutes :
- Partager et discuter de la COP21 autour de soi
- Se lever et éteindre cette lumière qui ne sert à rien
- Ajouter YesWeGreen et OneHeart à ses favoris pour trouver des adresses et bons plans écoresponsables
- Télécharger les applications gratuites Fruits&LégumesDeSaison et 90jours pour prendre de bonnes habitudes
En quelques heures :
- Participer malgré tout à la grande Marche pour le Climat de Paris pour la COP21 avec Avaaz, en laissant nos chaussures faire le travail pour nous. 100% safe ! Mais attention, la collecte s’arrête samedi 28 à 20h !
- Secouer sa routine en mettant en place les petits changements qui nous conviennent parmi les dix mille petits gestes pour l’environnement. 1+1+1+1…. ça finit par faire beaucoup ! Merci pour la Planète !
Et coupez l’eau quand vous vous brossez les dents !
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