La Roumanie en Dacia blanche

roumanie-roadtrip

Budapest, 8h du matin – Alors que je suis sur le point de passer la porte de l’auberge de jeunesse pour prendre un train direction Oradea, première étape roumaine de mon voyage, j’obtiens de la part du mec de la réception un effrayant « good luck, you’ll need it » en guise d’au revoir. De quoi me faire regretter d’avance les innombrables pauses vin chaud qui ont rythmé mes visites de Buda et de Pest… La Roumanie, pays de truands ?

Oradea

Vue glauque sur Oradea. Il pleut.

Quelques heures plus tard, à la sortie de la gare d’Oradea, le temps gris, les immeubles délabrés et les chiens errants font résonner dans mon esprit méfiant les mots du Hongrois de ce matin. Petite ville de province, Oradea ne propose visiblement pas une offre d’hébergement bien fournie. Ce n’est qu’après 1h30 d’errance sous la pluie, sacs sur le dos, que l’on tombe sur un mystérieux panneau indiquant un numéro de téléphone pour réserver sa « chambre 3 étoiles » à distance. La psychose déjà bien installée dans ma tête depuis ce matin me fait imaginer un scénario de film d’horreur dont je serais la protagoniste. Brigitta, notre hôte quelque peu farouche, arrive à 18h accompagnée d’un grand mec édenté et tout aussi farouche. Ils nous font entrer dans un immeuble encore plus délabré que ceux qui entouraient la gare. Dans les escaliers miteux qui montent vers le soi-disant hôtel de luxe, je me sens prise au piège. Bon sang d’bonsoir, qu’est ce qui nous attend derrière cette porte ?

Eh bien juste une très jolie chambre, en fait. Psychose terminée. Place à un voyage exceptionnel en grosse Dacia Logan blanche au cul relevé (ambiance mafia cheap) dans des paysages magnifiques et variés, bien loin du mauvais présage de ce pourtant sympathique Hongrois qui parlait sûrement sans avoir jamais vu, comme bien d’autres. Arpenter les routes en faisant tomber les clichés, ça sert à ça le voyage, non ?

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 kkkk

Itinéraire

Oradea → Viseu de Sus : on fait escale à Baia Mare, petit village où l’on se remplit la panse dans un grand restaurant à colonnes kitsch à souhait et où nous sommes les seuls clients (comme tout au long du voyage, fait toujours inexpliqué). La route montagneuse entre les sapins est splendide. Un conseil : arrêtez-vous au hasard dans les villages aux maisons et églises en bois sculpté, très caractéristiques de la région. Arrêtez-vous également au monastère de Bastana, où je me suis faite piégée par un pancake que j’ai cru sucré mais qui s’est trouvé garni de chou. Mais ça, tout le monde s’en fout.

Viseu de Sus → Moldavie roumaine et les monastères peints de la Bucovie.

Vers les gorges de Bicaz et le Lacu Rossu : splendides routes encore, entourées de collines verdoyantes et de forêts orangées d’abord, de sapins ensuite, puis serpentant entre des falaises abruptes (des gorges, quoi !) jusqu’au Lacu Rossu encore gelé en avril.

Lacu Rossu → Sighisoara, Transylvanie, par la trèèès belle route 13b : rivières, montagnes orangées, puis collines au vert presque fluo dans la lumière du soleil couchant, un grand moment pour la pilote que je suis dans ma Dacia plus si blanche.

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Au berceau de Dracula, les touristes évités jusque-là refont surface, mais le charme des rues pavées se partage avec plaisir.

Sighisoara → Brasov via Biertan, Valea Viilor et Sibiu : églises fortifiées, forteresses et belles villes sur le chemin. Conseil : à Brasov, évitez d’avoir affaire à la police roumaine en défonçant la barrière d’un parking payant, bien que visiblement tout s’arrange sans complication.

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Sinaia : Dévalez les pistes en jean avec des chaussures de ski blanches des années 80, un must. Attention : à l’époque, à chaque télésiège sa compagnie et donc son forfait, bon à savoir si l’on souhaite éviter de remonter les pistes à pieds… Conseil : las des quelques remontées à pieds effectuées, passez votre après-midi à bronzer et déguster des saucisses grillées sur la terrasse ensoleillée de la station, comme tout le monde.

Sinaïa → Bran : préférez la dégustation d’une kurtos kalacs (brioche transylvanienne) plutôt que la visite du FAUX château de Dracula.

Bran → Berca et les volcans de boue : ça a l’air attrape-touriste mais détrompez-vous, c’est cool ! En plus la route vaut le détour !

Direction Bucarest : après une escale nocturne dans un motel en bord de route européenne bondée de camions, après le nettoyage de la Dacia qui a retrouvé son blanc le plus lumineux, Bucarest me surprend : outre le centre-ville plutôt branché, les terrasses ensoleillées et les rues pavées, on trouve même du charme aux grandes avenues bordées d’immeubles grisâtres du Bucarest de Ceaucescu (inspiré paraît-il de Pyongyang…).

hhhhh 


Nuit dans un hôtel 3 étoiles en province : environ 20-25€ la chambre.

Nuit sur la banquette du Brioche Dorée de l’aéroport : gratuit mais peu confortable.

Vols pas chers : Paris Beauvais → Bucarest Otopeni, environ 130€ via Wizz Air.

Coup de coeur de la rédaction : Pension Fabius à Zarnesti, petit village près de Bran. Chambres en bois sous les toits ambiance Heïdi pour 15€.

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Manuela

4 Comments

  1. Bonjour,

    Merci pour cet article et ces belles photos , pensez vous prochainement en faire un sur l’inde ?
    Car je pars seule et je pense que vous pourriez m’aider pour mon carnet de route ( hein Manuela ! )

    Bonne continuation à toutes les 4 !!!!

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